L’Histoire du Cannabis : des origines à aujourd’hui

Découvre comment cette plante a traversé les siècles et les civilisations.

🏺 Les origines sacrées : de la médecine à la mythologie

Le cannabis fait partie des plus anciennes plantes domestiquées par l’homme.
Selon des fouilles archéologiques, il est cultivé depuis plus de 12 000 ans en Asie centrale, principalement pour ses fibres.
Mais ce n’est que plusieurs millénaires plus tard qu’il entre dans les sphères médicales, spirituelles et rituelles, devenant une plante sacrée dans de nombreuses cultures.

🇨🇳 Chine – vers -2700 av. J.-C.

Dans les écrits du légendaire empereur Shen Nong, considéré comme le père de la médecine traditionnelle chinoise, le chanvre est déjà cité pour ses vertus médicinales.
Il était utilisé pour soulager la douleur, les troubles digestifs et les infections. On lui reconnaissait même une capacité à “réharmoniser les énergies vitales”.

🇮🇳 Inde – les rituels du bhang

En Inde, le cannabis prend une dimension sacrée avec la boisson rituelle bhang, toujours consommée lors de la fête de Holi.
Associée au dieu Shiva, cette plante est vue comme un cadeau divin, aidant à méditer, purifier l’esprit et atteindre des états de conscience modifiés.

🕉️ “Le bhang est le libérateur de l’angoisse” – Atharva Veda

🇪🇬 Égypte – cannabis et momification

Les archéologues ont retrouvé des traces de cannabis dans certaines momies, notamment dans leurs cavités nasales.
Cela laisse penser à un usage lors des rites funéraires ou pour apaiser les douleurs graves. Le cannabis faisait partie de l’arsenal médicinal des prêtres-guérisseurs.

🌍 Moyen-Orient – entre médecine et cérémonie

Chez les Scythes (nomades eurasiens), on brûlait du cannabis dans des tentes fermées lors de rituels purificatoires.
Dans certaines cultures arabes anciennes, on l’utilisait pour ses effets calmants, souvent sous forme de préparations médicinales.

🧘‍♂️ À cette époque, le cannabis n’était ni marginal, ni diabolisé. Il était perçu comme une plante puissante, utile et parfois sacrée, intimement liée à la santé, à la spiritualité et à la nature.

🌏 Une plante en voyage : la mondialisation du chanvre

Une fois enraciné dans les pratiques ancestrales, le cannabis ne va pas rester confiné à l’Asie ou au Moyen-Orient. Grâce aux routes commerciales et aux conquêtes, la plante entame un périple planétaire qui va l’installer au cœur de l’économie et de la culture de nombreux peuples. Et ce, bien au-delà de ses vertus médicinales.

🐫 La Route de la Soie : le passage vers l’Occident

Grâce à cette route commerciale mythique reliant la Chine à l’Europe via l’Asie centrale, le chanvre (Cannabis sativa) voyage avec les marchands, les nomades et les explorateurs. Mais cette fois, ce sont surtout ses fibres résistantes qui attirent l’attention : idéal pour fabriquer du tissu, des sacs, des voiles ou des cordes.

📦 Un textile aussi robuste qu’écologique, bien avant l’heure.

🏺 Grèce et Rome : entre savoir et usage quotidien

Dans l’Antiquité occidentale, le cannabis est connu des érudits. Le célèbre médecin Dioscoride en parle dans ses traités. On le recommande pour ses propriétés anti-inflammatoires et antalgiques. Mais dans la vie de tous les jours, c’est surtout une matière première précieuse pour confectionner vêtements, cordages et filets de pêche.

⚓ Moyen Âge & Renaissance : l’âge d’or du chanvre industriel

À partir du Moyen Âge, le chanvre devient une culture stratégique en Europe. Sa culture s’intensifie pour alimenter les industries textiles, maritimes et papetières :

• Les cordages et voiles des navires de Christophe Colomb étaient en chanvre.
• Les premiers papiers imprimés (dont la Bible de Gutenberg !) utilisaient cette fibre.
• Dans certaines régions de France, les paysans étaient obligés par la loi de cultiver du chanvre pour l’effort national.

🇫🇷 L’histoire du Cannabis en France

La France a été l’un des plus gros producteurs mondiaux de chanvre jusqu’au XXe siècle… et elle reste aujourd’hui un des leaders européens du chanvre industriel !

🚢 Le cannabis, via le chanvre, est alors un pilier du développement économique et technologique. Il tisse des liens entre les continents et accompagne les grandes avancées humaines. Pas encore un sujet tabou, juste une ressource indispensable.

⚗️ Le 19e siècle : âge d’or thérapeutique… et prémices du rejet

Le 19e siècle est une période ambivalente pour le cannabis. D’un côté, il entre dans les hôpitaux, les pharmacies et les traités médicaux. De l’autre, des tensions sociopolitiques commencent à en modifier la perception. Le début d’un glissement progressif…

🧑‍⚕️ L’âge d’or médical en Europe et aux États-Unis

Dans les années 1800, le cannabis est reconnu pour ses vertus antidouleur, antispasmodique et sédative. Il est utilisé pour soulager :

• l’épilepsie,
• les douleurs chroniques,
• les spasmes musculaires,
• les troubles du sommeil,
• l’asthme.

Il figure dans les pharmacopées officielles du Royaume-Uni, de la France et des États-Unis, sous forme de teintures, extraits et élixirs.

🌿 L’apport du Dr William O’Shaughnessy

Ce médecin irlandais, en poste en Inde, est un pionnier dans l’observation scientifique du cannabis. En 1839, il documente les effets thérapeutiques de la plante sur les douleurs et convulsions. Ses recherches font sensation, et le cannabis gagne en légitimité dans les cercles médicaux européens.

📜 Son rapport contribue à l’introduction du cannabis médical en Occident.

⚠️ Début de glissement : quand la politique s’en mêle

Mais à la fin du siècle, un climat de méfiance commence à se répandre. En cause :

• l’immigration mexicaine aux États-Unis, où le cannabis (alors appelé “marijuana”) est associé à des comportements jugés déviants,
• la montée d’un discours moraliste, porté par les mouvements prohibitionnistes,
• la peur d’une plante “étrangère” perturbant l’ordre social établi.

On commence à distinguer deux visages du cannabis : le “bon” cannabis médical européen (le chanvre) et la “dangereuse” marijuana des étrangers. Le racisme, déjà en embuscade, va servir d’engrais à la future répression.

🧬 Au 19e siècle, le cannabis était un médicament reconnu, prescrit pour de nombreuses pathologies. Mais les tensions culturelles, économiques et raciales commencent déjà à poser les bases d’une stigmatisation massive qui explosera au siècle suivant.

🚫 Le 20e siècle : entre peur, lobbying et prohibition globale

Si le 19e siècle avait amorcé le doute, le 20e l’a transformé en véritable croisade internationale contre le cannabis. Une époque où la plante, jadis médicinale et utilitaire, devient l’ennemie publique numéro un… non pas à cause de la science, mais sous l’influence de la peur, du racisme et du lobbying industriel.

🧨 1937 – Le Marihuana Tax Act : début de la répression

Aux États-Unis, le cannabis est dans le viseur du gouvernement. Sous l’influence du très conservateur Harry Anslinger, le Federal Bureau of Narcotics lance une campagne massive pour l’interdiction de la “marijuana”.

Résultat : le Marihuana Tax Act entre en vigueur en 1937. Officiellement, il ne criminalise pas la plante, mais impose des taxes et contraintes administratives impossibles à respecter. En pratique : production et vente interdites.

🎙️ “La marijuana est la drogue des Noirs, des Mexicains et des musiciens de jazz.” – Harry Anslinger
Une déclaration qui résume tristement l’esprit de l’époque.

🌍 1961 – La répression devient mondiale

Sous l’impulsion des États-Unis, l’ONU signe la Convention unique sur les stupéfiants. Le cannabis y est classé comme substance dangereuse de niveau 1, au même titre que l’héroïne.

Cette convention impose à tous les pays signataires une politique de répression et de criminalisation, coupant net l’élan du cannabis médical.

🛑 Années 70-80 – War on Drugs : la guerre contre une jeunesse

Sous Nixon puis Reagan, les États-Unis intensifient leur War on Drugs. Cette “guerre” n’est pas qu’une lutte contre la toxicomanie : c’est un outil de contrôle social, visant principalement les populations afro-américaines, latines et les mouvements contestataires.

• Arrestations massives pour possession.
• Propagande médiatique massive (le fameux “This is your brain on drugs…”).
• Influence sur les politiques internationales (via pression diplomatique et financement).

Le cannabis devient un symbole de marginalité à éliminer.

🕳 Le 20e siècle aura été un gouffre pour le cannabis. De plante thérapeutique à “drogue du diable”, son image est détruite par une alliance entre intérêts économiques (industries du coton, pétrole, pharmacie), idéologies racistes et politiques autoritaires. Une diabolisation orchestrée, qui continue d’avoir des effets encore aujourd’hui.

🌱 La renaissance : légalisation, CBD et nouveau regard

Après des décennies de répression aveugle, la fin du 20e siècle voit émerger une nouvelle dynamique mondiale. Poussée par les avancées scientifiques, la pression citoyenne et les échecs des politiques prohibitionnistes, une vague de réhabilitation s’amorce. Et le CBD en devient le fer de lance.

🩺 1996 – Californie : premier pas vers le cannabis médical

Tout commence avec un tournant historique : la Californie légalise l’usage médical du cannabis pour des patients atteints de cancer, de sida ou de douleurs chroniques. Une décision pionnière qui va inspirer des dizaines d’États américains, puis d’autres pays dans le monde.

⚖️ C’est la première fissure dans le mur de la prohibition.

🍁 2010-2020 – Vers la légalisation récréative

Après le médical, le récréatif suit. En 2012, le Colorado et l’État de Washington légalisent la consommation de cannabis à usage personnel. Depuis, le Canada 🇨🇦, l’Uruguay 🇺🇾, certains États d’Australie, le Luxembourg ou Malte ont suivi.

Ces pays ne parlent plus de répression, mais de régulation intelligente.

🌿 L’explosion du CBD : une autre image du cannabis

À partir de 2015, c’est au tour du CBD (cannabidiol) de faire son entrée sur le devant de la scène. Cette molécule non-psychoactive extraite du chanvre devient le symbole d’un cannabis “bien-être”, naturel, apaisant, et surtout légal dans de nombreux pays.

On le retrouve dans :

• des huiles sublinguales pour l’anxiété ou le sommeil,
• des cosmétiques pour la peau ou les muscles,
• des infusions, gélules ou même dans des plats gastronomiques.

Le CBD joue un rôle clé dans la normalisation du cannabis auprès d’un public plus large, plus âgé, plus “mainstream”.

🇫🇷 En France ? Une évolution lente mais réelle

• Depuis 2021, le CBD est légal en France, tant qu’il ne dépasse pas 0,3 % de THC.
• Des débats sont en cours sur la légalisation encadrée du cannabis médical, voire du récréatif.
• La filière chanvre française est en pleine renaissance, avec des producteurs locaux engagés dans une agriculture bio et durable.

Après un siècle de rejet, le cannabis revient sous un nouveau jour : celui du soin, du bien-être, de la régulation. Et cette renaissance n’est pas finie… Elle est portée par une génération plus informée, plus curieuse, plus libre de penser autrement.

🏁 Conclusion : une plante, mille visages… et un avenir à écrir

L’histoire du cannabis, c’est celle d’une plante aussi ancienne que controversée, tour à tour célébrée, utilisée, criminalisée… puis redécouverte. Elle a voyagé à travers les âges, les continents et les civilisations, en portant à chaque époque des significations différentes : remède, outil, menace, solution.

Aujourd’hui, on assiste à une reconnaissance mondiale progressive de ses bienfaits – grâce notamment au CBD, aux avancées scientifiques et à un changement de regard collectif. Mais rien n’est encore joué.

Car l’avenir du cannabis dépend désormais de nous tous :

• des citoyens informés,
• des chercheurs curieux,
• des législateurs responsables,
• et des passionnés engagés pour une consommation consciente, légale et éclairée.

Chez OG HUNTER, on croit fermement que cette plante mérite mieux que les clichés. Elle mérite une vraie place dans notre société, à condition qu’on sache l’aborder avec respect, curiosité… et connaissance.

🌿 Et toi, tu veux rester bloqué dans le passé… ou écrire le futur avec nous ?